
Avant de développer les bienfaits d’un microbiote en bonne santé, il est nécessaire de bien comprendre le fonctionnement du système digestif.
Ce que l’on appelle système digestif reprend différentes parties de notre corps laissant passer l’alimentaire qui va de la bouche à l’anus.
Son objectif est de transformer nos aliments en énergie pour nourrir nos cellules.
Dans les grandes lignes, le tube digestif va donc :
- Transformer les aliments pour les rendre assimilables (utilisables par l’organisme pour permettre au corps de fonctionner de manière optimale)
- Trier et distinguer ce qui peut entrer dans notre système sanguin et lymphatique
- Eliminer ce qui ne sert plus
Circuit de l’alimentation dans le corps :
L’aliment va donc passer par la bouche et devra être bien mâché car c’est à cet endroit que les premières enzymes sont libérées. Là, commence la première transformation de l’aliment !
Le fait de bien mâcher dès le départ permet d’envoyer le message au cerveau que le repas vient de démarrer. Il pourra alors délivrer en réponse un message de satiété.
Cette bouillie, appelée bol alimentaire va ensuite prendre la direction de l’œsophage, long tuyau qui, par des réflexes autonomes, va diriger l’aliment vers l’estomac.
Si le repas est englouti, il se peut que vous sentiez déjà les effets de l'alimentation difficile à digérer.
L’estomac, qui a un PH acide, va permettre de continuer à réduire l’aliment en petits éléments pour le rendre assimilable mais servira également de barrière bactérienne. Cette bouillie devient le chyme.
Le pylore, petit clapet au fond de l’estomac, va s’ouvrir de manière régulière pour laisser sortir le contenu de l’estomac, en fonction de l’avancée du processus de digestion.
Ensuite, l’intestin grêle prendra le relais. Il est composé de 3 parties :
-le duodénum qui servira essentiellement à dissoudre les graisses, les protéines et les glucides à partir de la bile et des sécrétions du pancréas.
-le jéjunum et l’iléon permettront l’assimilation des nutriments, résultant de la dégradation de nos aliments et se chargeront d’envoyer les déchets vers le gros intestin.
Lors du passage par le gros intestin, il y a encore l’assimilation de quelques résidus (minéraux et eau) résultant de la fermentation et la putréfaction réalisées par nos bactéries. Le reste est inutilisable et s’en va à la selle. L'état de vos selles en dit long sur le capital vitalité. La couleur, la texture, le nombre de selles par jour... sont des indicateurs plutôt fiables.
On comprend bien ici tout l’intérêt d’un intestin en bonne santé. Il se nourrit mais va également distribuer le nécessaire aux cellules du corps. En cas de défaillance, c’est tout l’organisme qui est impacté. Tout ce processus organisé est possible grâce à la présence d’un microbiote.
Le microbiote a pour fonctions :
-s’approprier le terrain dans la muqueuse intestinale. Les "bonnes" bactéries du microbiote se partagent le territoire avec d’autres flores (champignons par exemple). Elles vivent en symbiose lorsque le terrain est équilibré. Si un pathogène se présente et que la place est occupée par une bactérie, l’intrus ne peut pas prendre la place. Mais si, l'espace est libre, l’intrus pourra installer son nid douillet à cet endroit.
- défendre l’organisme (défenses dites innées) grâce aux bactériocines synthétisées
-activer des hormones (sexuelles)
Et bien d’autres encore...
Ce microbiote se met en place dès la naissance et, est donc plus efficace lorsque l’enfantement a lieu par voie basse puisque l’enfant récupérera la flore vaginale de la maman. L’enfant, né par césarienne, qui n’aura pas récupéré la flore de la maman pourra être supplémenté par des probiotiques adaptés à l’âge.
A noter que dans certains hôpitaux, dont les professionnels, ont compris l’intérêt d’un microbiote sain, on badigeonne le bébé avec le microbiote de la maman lorsqu’il n’a pu sortir par voie naturelle.
L’état du microbiote dépend également de la manière dont l’enfant a été nourri (allaitement maternel, nourriture de qualité lorsque la diversification se met en place mais également le lieu géographique, les conditions d’hygiène…).
Le microbiote est présent partout mais surtout en forte quantité dans l’intestin grêle et le côlon. Du fait de l’acidité gastrique de l’estomac, on sait que c’est un endroit moins colonisé.
Zoom sur la muqueuse intestinale :
C’est un élément extrêmement important, tapissé de tissus (4 couches). Cette muqueuse est capable de se renouveler. Les cellules, appelées entérocytes, sont collées l’une à l’autre et permettent l’absorption des nutriments mais également de détecter les intrus.
Lorsqu’elles sont en mauvais état, elles s’écartent et laissent passer des molécules trop grosses dans le sang. Le tri ne se fait plus correctement ! C’est ce que l’on appelle hyperperméabilité intestinale.
Pour que cette muqueuse fonctionne correctement, il faut donc lui apporter, par l’alimentation, ce dont elle a besoin: des acides gras essentiels de qualité, des protéines issues d’acides aminés de qualité (glutamine, arginine…) mais également les vitamines, minéraux que l’on trouve essentiellement dans les végétaux.
Cette muqueuse sert également de barrière physique aux intrus. Lorsque les entérocytes sont collés, elles empêchent les pathogènes de passer et les grosses molécules non digérées correctement.
Mais si cette barrière ne joue plus ce rôle, les virus, parasites, xénobiotiques, bactéries pathogènes… passent la barrière et impactent l’organisme. L’organisme repère la présence de ces pathogènes et n’a d’autres choix que de réagir en déclenchant des inflammations puisque ces éléments n’ont rien à y faire. Voilà comment les allergies, les intolérances, les maladies de civilisation naissent.
A retenir également que c’est au niveau de notre intestin que sont sécrétés nos neuromédiateurs.
Si tu te sens très fatigué en continu, dépressif, à remettre au lendemain ce qui est à faire aujourd’hui, que tu as des difficultés de sommeil, des pulsions sucrées… il y a de fortes chances pour que ton intestin soit impacté.
Le foie, filtre essentiel :
Le foie, c’est un peu le copain de notre système digestif. Il procède à de nombreuses transformations chimiques et filtre en permanence notre sang.
Mais pas que...
Il sert également de stockage de vitamines, de graisses, de glycogène, de minéraux…Il se charge également de transformer les macronutriments principaux de notre corps.
C’est également un grand centre de recyclage. Il trie les déchets et participe au nettoyage. Lorsqu’un médicament (dont la pilule), un additif alimentaire…est consommé, il est chargé de l’éliminer du corps lorsqu'il a fait effet. Sans lui, nous ne pourrions survivre. Autant dire qu’il est à bichonner autant que l’intestin et le microbiote.
Alors comment faire pour s’en sortir ?
En prenant soin de soi tout simplement ! Une alimentation équilibrée, pleine de bonnes vitamines, avec peu de déchets permettront de stopper la dégradation de la muqueuse. La prise de glutamine, de réglisse peut venir réparer les jonctions endommagées.
A côté, il y a de nombreuses plantes qui peuvent venir en renfort lorsque le rééquilibrage est difficile.
Car oui, si vous manquez de dopamine, vous aurez du mal à vous lancer dans un rééquilibrage alimentaire.
Si vous manquez de magnésium, de sérotonine, de GABA, vous vivrez dans le stress en continu. Difficile de prendre du recul dans ces conditions et de démarrer un changement alimentaire !
Si votre flore est déjà abîmée ou que d’autres ont pris la place (candida albicans par exemple), vous risquez d’avoir des difficultés à vous débarrasser de vos pulsions sucrées et de vos mycoses à répétition.
Parfois, il faudra passer par des évictions pour permettre le rétablissement des fonctions digestives. C’est parfois un processus long ! Il faudra être patient !
Pour d’autres, le réensemencement des bactéries par des pré/probiotiques sera suffisant avec un rééquilibrage alimentaire.
La consommation d'aliments fermentés, de kéfir peuvent aider à entretenir le microbiote mais peuvent être aussi douloureux lorsqu'un trouble intestinal est installé. La réduction des fermentations par une restriction type FODMAP pourra également être utile voire l'éviction de certains aliments causant des difficultés. Pour les personnes allergiques à l'histamine, les souches des probiotiques devront être sélectionnées rigoureusement car certaines bactéries produisent de l'histamine et généreront donc de l'inconfort.
Bien entendu, il sera nécessaire également d'évaluer les carences vitaminiques ou en minéraux car notre organisme est comme une horlogerie fine. Si l’un manque à l’appel, les autres ne peuvent plus apporter une réponse cohérente et de qualité.
Et les autres organes digestifs dans tout cela ?
D'autres organes peuvent parfois être malmenés, on en parle très peu: la vésicule biliaire, le pancréas et la rate.
La bile est fabriquée par le foie mais est stockée par la vésicule biliaire.
Notre pancréas est lui le régulateur du glucose. Il libère des hormones: l'insuline ou le glucagon pour permettre l'homéostasie du corps (l'équilibre).
Enfin, la rate est également un filtre. Il fait le ménage dans le sang en éliminant les globules rouges dégradés mais également les plaquettes, les virus... Elle participe également à apporter une réponse immunitaire adaptée au corps et enfin à l'hématopoïèse (formation des cellules du sang) chez le fœtus.
Ces organes sont parfois à saturation et n'arrivent plus à jouer leurs rôles. Des plantes peuvent être nécessaires pour les soutenir et procéder à une détox hépatique peut permettre d'améliorer leurs fonctionnement lorsqu'ils sont en capacité de supporter une détox. Je pense notamment au chardon marie, desmodium, le pissenlit, l'artichaud, le radis noir. L'astragale, en énergétique chinoise, est un bon tonifiant de la rate.
Enfin, des marches régulières, du sport servent à un rééquilibrage émotionnel mais également de nettoyage.
A noter tout de même que de nombreuses pathologies digestives viennent d'une hyperperméabilité intestinale. Certaines pathologies sont transmises de génération en génération. En naturopathie, elles ont une part qui représente 20%, ce qui signifie que chacun peut agir à hauteur de 80% pour limiter les risques de subir la maladie de nos ancêtres. Et cela passe par une amélioration de l'hygiène alimentaire, émotionnelle, de vie en règle générale.
J’espère vous avoir apporté quelques informations utiles. Il me semble essentiel de comprendre le fonctionnement afin d’apporter du sens à une démarche de rééquilibrage alimentaire.
Vigilance: Le diagnostic est toujours réalisé par un professionnel de santé. La naturopathie viendra en renfort dans les pathologies en complément du traitement médical. Soyez sûr de vous avant de vous lancer dans une détox, que les émonctoires soient libres, d'utiliser la ou les plante(s) adaptées afin de ne pas aggraver une situation.
Associer une plante a un symptôme ne suffit bien souvent pas à résoudre la difficulté initiale. Il est important d'agir sur la cause et non sur le ou les conséquences.
La naturopathie est avant tout préventive. En cas de doutes sur ton mode de vie en général, n'hésitez pas à vous faire accompagner. Les séances sont majoritairement de courtes durées (3 séances sur 3 mois). Ce professionnel de la phytothérapie prendra le temps au travers d'une consultation de vous conseiller sur l'ensemble de votre parcours. Vous aurez ensuite le bagage nécessaire pour reprendre votre vie en main en autonomie.
Certaines mutuelles remboursent quelques prises en charge dans l'année pour les budgets serrés.
Virginie
C'est interessant et je voudrais changer mais je ne sais pas par quoi commencer. Je bois du lait végétal le matin puis 2 thé par jour, 1,5 litre d'eau et j'ai augmenté les fruits et légumes. Mais jai toujours l'estomac qui brûle, des ballonnements du stress permanent pfff